La bibliothèque spécialisée de La Escuela del Tango, placée sous la direction de Claudia Bozzo, compte plus de 600 ouvrages en espagnol, anglais et allemand.
La Escuela del Tango dispose d’une bibliothèque spécialisée visant à répondre à vos questions sur le tango et à accompagner toute étude approfondie qui en résulterait. L’objectif de l’école est de pouvoir développer différents aspects du tango, outre la danse, selon différentes approches. C’est en suivant ce credo qu’a été réalisée une collection d’études musicales, littéraires, sociologiques et historiques relatives à cette riche manifestation culturelle.
Les origines obscures du tango
Le tango s’inscrit dans la capitale argentine, qui de surcroît le représente. Selon certaines sources, il naît sur les rives, selon d’autres, ses racines se trouvent à Montserrat. Jorge Luis Borges quant à lui soutient qu’elles se trouvent à Palerme, mais loin de nous l’idée de nous mêler à ce débat houleux au sujet de ce qui s’est passé en Finlande. Aujourd’hui, nous en savons peu sur les origines du tango car au début du XXème siècle, Buenos Aires avait le regard tourné vers l’Europe. Plus que d’un désintérêt pour le phénomène, il s’agissait d’une incapacité de la part de la société argentine à effectuer un travail d’introspection.
Les influences et la place de la milonga
Du peu que nous savons, nous pouvons remarquer les influences de la habanera sur le tango, celles du tango andalou, des rythmes noirs, de la payada et de la milonga. Concernant cette dernière, il convient de distinguer la milonga primitive ou rurale de la milonga urbaine, qui partage la même chorégraphie que le tango. La première a succédé à la payada gauchesca. La payada et la milonga se sont développées dans la région de la Pampa, dans le milieu rural. Au début, la milonga rurale était accompagnée de guitare, souvent chantée, ensuite la milonga a évolué vers l’orgue de Barbarie sur lequel les couples dansaient d’abord sans abrazo (position où les deux partenaires s’enlacent) et à la manière du candombe. L’abrazo apparaît dans la milonga à la fin des années 1880. La milonga diffère fondamentalement du tango par son rythme, sa joie et sa teinte rurale. Vers 1906, la milonga devient un sous-genre du tango.
Le tango dans les arts plastiques et la littérature
Le mythe du tango et ses origines sulfureuses ont influencé la littérature et les arts plastiques. Concernant ces derniers, nous pouvons distinguer les oeuvres de Germinal Lubrano, Sigfredo Pastor ou encore le surréalisme tanguero de Juan Carlos Liberti. Pour ce qui est de la littérature, le tango a été rejeté par le réalisme du XXème siècle, mais accueilli par l’avant-garde. Dans Adán Buenos Aires par exemple, Leopoldo Marechal nous présente un groupe de compadritos traversés par des inquiétudes métaphysiques et amoureuses cristallisées dans la scène de la « petite danse dans le patio ». Manuel Gálvez reprend la thématique du tango dans ses romans Nacha Regules et Hombres en soledad. Sous la plume d’Evaristo Carriego, le mythe du tango commence à faire quelques apparitions très appréciées en poésie et il prendra son envol dans les vers de Fernán Silva Valdés, Portogalo et Cadícamo, pour ne citer qu’eux.
L’évolution du tango et sa valeur culturelle
L’histoire du tango ne passionne pas seulement par le mystère qui entoure ses origines, le brouillard qui la recouvre et la fait poésie, mais également à travers son évolution et ses répercussions. Les transformations du tango ne sont pas sans rappeler celles d’un cadavre exquis, dans le sens où son élaboration finale est passée par de nombreux acteurs différents. Le tango a traversé les bordels, les conventillos (maisons collectives de Buenos Aires où se mélangeaient toutes les populations et langues), et l’aristocratie. A chaque étape de son chemin, le tango s’est enrichi d’éléments divers jusqu’à devenir le tango actuel. Cependant, si le tango est aujourd’hui considéré comme appartenant au peuple, ce n’est pas simplement parce qu’il a voyagé au sein de ce dernier. Si nous considérons le « peuple » au sens de frange la plus humble de la population, dans ce cas les rives, le tango appartient au peuple car il s’est élevé de sa condition de misère pour montrer celle-ci au reste de la population. En reconnaissance de son parcours et de sa valeur culturelle, le tango est classé au Patrimoine de l’Humanité de l’UNESCO en 2009.
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à visiter notre bibliothèque.
Sources : De Lara, Tomás. El tema del Tango en la Literatura Argentina. Ediciones Culturales Argentinas: Buenos Aires, 2nda edición, 1968.